Les campagnes resteraient-elles l’horizon répulsif pour celles qui ont longtemps regardé la ville comme le cadre de leur émancipation ? Loin des clichés encore trop présents, loin des femmes silencieuses, en tabliers à carreaux et la tête couverte par des fichus serrés sur des chignons grisonnants, les campagnardes d’aujourd’hui assument avec bonheur leur vie de rurales.
Avec bonheur, avec fierté même, cela ne veut pas dire sans peine, sans difficultés ! Qui n’en n’a pas ?
Agricultrices, elles endossent tout ce qui est désormais connu des aléas de la profession. Comme compagnes des paysans, paysannes elles-mêmes, elles travaillent, accompagnent et souvent soutiennent une famille en proie au doute, sinon au malheur.
Seules, de plus en plus, elles revendiquent leur statut de paysannes, d’éleveuses, de fermières, maîtrisant avec engagement la chaîne de production et de distribution dans des espaces fermiers ouverts sur des marchés de proximité.
Institutrices, infirmières, médecins, auxiliaires de vie, éloignées des villes et de leurs attraits, elles ont choisi de vivre au milieu d’une population rurale et de s’y sentir plus insérées peut-être que dans l’anonymat urbain. Là, elles ont le sentiment de remplir leur rôle, de se sentir utiles au contact de la communauté du bourg ou du petit hameau. Avec bonheur, avec fierté même !